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ATTRIBUÉ À FRANÇOIS GIRARDON (1628-1715), VERS 1675-1694 Pluton, issu du groupe de l'Enlèvement de Proserpine
作品估价:EUR 150,000 - 250,000
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图录号:
16
拍品名称:
ATTRIBUÉ À FRANÇOIS GIRARDON (1628-1715), VERS 1675-1694 Pluton, issu du groupe de l'Enlèvement de Proserpine
拍品描述:
ATTRIBUÉ À FRANÇOIS GIRARDON (1628-1715), VERS 1675-1694
Pluton, issu du groupe de l'Enlèvement de Proserpine
monumentale tête en terre cuite, reposant sur un socle postérieur en bois
H. la tête : 41 cm (16 1⁄8 in.), H. totale : 52,5 cm (20 5⁄8 in.)
Bibliographie comparative :
F. Souchal et F. de La Moureyre, French Sculptors of the 17th and 18th centuries - The reign of Louis XIV, vol. II, Oxford, 1981, pp. 41-43, cat. 42 dont 42b.
A. Maral (dir.), Girardon. Le sculpteur de Louis XIV, Paris, 2015, pp. 110-114 et pp. 384-385 (pl. I de la Galerie).
F. de La Moureyre, « François Girardon collectionneur », in Girardon. Le sculpteur de Louis XIV, Paris, 2015, pp. 415-461, dont p. 421.
N. Chevallier d’après R. Charpentier, La Gallerie de Girardon, Paris, vers 1700, pl. I, « Veüe d’un des bouts de la Gallerie du Sr Girardon Sculpteur ordinaire du Roy », no. 7.
A MONUMENTAL TERRACOTTA HEAD OF PLUTO, ATTRIBUTED TO FRANÇOIS GIRARDON (1628-1715), CIRCA 1675-1694
This impressive terracotta head, meticulously detailed and refined, is very likely a preparatory and perhaps final study executed by François Girardon for his celebrated marble group, The Abduction of Proserpine (1675–1694), delivered to Louis XIV for the Palace of Versailles and placed in the Colonnade. The characteristics of this terracotta head are faithfully replicated in the definitive sculpture, which was then precisely carved in marble by the sculptor who refused to subcontract this work. The piece is part of the vast program of the "Grande Commande" of 1674 and, more specifically, represents the element of Fire in the personification of Pluto, god of the Underworld.
A native of Troyes, François Girardon was sent to Rome funded by Chancellor Séguier to study ancient art. Upon his return to France, he honed his skills under Laurent Magnier and François Anguier before contributing to the projects of the Galerie d'Apollon at the Louvre in 1659 and the Palais des Tuileries, and later working at Vaux-le-Vicomte. His Versailles activity began in 1666 with the delivery of Apollo Served by the Nymphs, followed by the Fountain of Saturn (1672-77), the Statue of Winter (1675-83), and most notably, the group The Abduction of Proserpine (1677-99), initially intended for the parterre of the Orangery before being installed in 1699 at the heart of the Colonnade.
Girardon received his first payment for The Abduction in April 1675 (Maral, p. 110). A "grand modelle" is mentioned in 1679 in his Louvre workshop, though its material is not specified. However, sources indicate that the treatment of this model lacked precision (Maral, p. 111), allowing us to dismiss the possibility that our head, with its very lively and rather finished treatment, originated from it. The Swedish politician and collector Carl Gustaf Tessin, visiting Paris in 1687, discovered Girardon's collection at the Louvre and described a terracotta sculpture of "considerable size," which Alexandre Maral suggests is "probably the small model that became a collector's item" (ibid.). This could very well be our head of Pluto.
Our terracotta might also be the one featured in the famous Gallerie de Girardon, a set of engraved plates depicting the sculptor's works in a fantastical architectural setting. Indeed, a head of the god of the Underworld appears as number 7 on plate I, symmetrically opposed to that of Proserpine, with the caption "Large Models of the Heads of Pluto and Proserpine, from the Group by F. Girardon placed at Versailles in the Colonnade." The inverted position of the head, due to the printing process, corresponds perfectly to our terracotta, as does the arrangement of the locks of hair and beard. Moreover, the visible gap on the right side of our terracotta aligns well with the movement of the body in the final group and its own left shoulder rising towards the face. Françoise de La Moureyre noted in her article on the Gallerie that the material was not specified and that this bust could correspond to the marble head in the Pierre Crozat collection. However, she was then unaware of the existence of our recently rediscovered head (2015, p. 421). It is therefore reasonable to propose that the head presented here could be the one featured in the Gallerie.

This piece is exceptional: no other model or sketch by Girardon has survived. It provides a unique testimony to the creative process of one of the greatest sculptors of Louis XIV's reign.
We would like to thank Madame Françoise de La Moureyre for her assistance in drafting this entry. A thermoluminescence test conducted by the CIRAM Laboratory in March 2025 confirms the dating period of our work.
Cette impressionnante tête en terre cuite, aboutie et détaillée, est très probablement une étude préparatoire et peut-être finale réalisée par François Girardon pour son célèbre groupe en marbre de
L’Enlèvement de Proserpine (1675–1694) livré pour Louis XIV au château de Versailles et placé dans la Colonnade. Les caractéristiques de cette tête se retrouvent fidèlement dans la sculpture définitive, taillée avec précision dans le marbre par le sculpteur qui refusa la sous-traitance pour cette réalisation. L’œuvre s’inscrit dans le vaste programme de la « Grande Commande » de 1674, et plus précisément dans l'incarnation des quatre éléments où elle représente le Feu sous les traits de Pluton, dieu des Enfers.
Originaire de Troyes, François Girardon est envoyé à Rome aux frais du chancelier Séguier pour y étudier l’art antique. Revenu en France, il se perfectionne auprès de Laurent Magnier et François Anguier puis participe aux chantiers de la galerie d’Apollon au Louvre en 1659 et du palais des Tuileries avant de travailler à Vaux-le-Vicomte. 1666 marque le début de son activité versaillaise avec les livraisons d’
Apollon servi par les nymphes, puis du bassin de Saturne (1672-77), de la statue de
l’Hiver (1675-83), et surtout du groupe de
L’Enlèvement de Proserpine (1675-94), d’abord destiné au parterre de l’Orangerie avant d’être installé en 1699 au cœur de la Colonnade.

Girardon reçoit pour l’
Enlèvement un premier paiement en avril 1675 (Maral, p. 110). Un « grand modelle » est mentionné en 1679 dans son atelier du Louvre sans que son matériau ne soit décrit. Cependant, les sources indiquent que le traitement de ce modèle manque de précision (Maral, p. 111), permettant de rejeter la possibilité que notre tête, au traitement très vif et assez fini, en soit issue. Le politicien et collectionneur Suédois Carl Gustaf Tessin de passage à Paris découvre la collection de Girardon en 1687, toujours au Louvre, et décrit une sculpture en terre « d’assez grandes dimensions » qu’Alexandre Maral rapproche « probablement du petit modèle devenu objet de collection » (
ibid.). Il pourrait tout à fait s’agir de notre
tête de Pluton.

Notre terre cuite pourrait également être celle figurant dans la célèbre
Gallerie de Girardon, un ensemble de planches gravées représentant les œuvres du sculpteur dans une architecture fantasmée. En effet, une tête du dieu des Enfers y apparaît sous le numéro 7 de la planche I, symétriquement opposée à celle de Proserpine, avec la mention « Modèles en grand des Testes de Pluton, et de Proserpine, du Groupe de F. Girardon qui est placé à Versailles dans la Colonnade ». La position inversée de la tête, due à l’impression, correspond parfaitement à notre terre cuite tout comme la disposition des mèches de cheveux et de sa barbe. Plus encore, le manque visible à droite de notre terre cuite correspond bien au mouvement du corps du groupe final et à sa propre épaule gauche remontant vers son visage. Françoise de La Moureyre précisait dans son article sur la
Gallerie que le matériau n’était pas indiqué et que ce buste pouvait correspondre à la tête en marbre des collections Pierre Crozat (2015, p. 421). Néanmoins, elle ne connaissait alors pas encore l’existence de notre tête récemment redécouverte. On peut donc raisonnablement avancer que la tête ici présentée pourrait être celle figurant dans la
Gallerie et peut-être celle vue par Tessin.

Cette pièce revêt un caractère exceptionnel : aucun autre modèle ou ébauche de Girardon ne nous est parvenu. Elle constitue un témoignage unique du processus créatif de l’un des plus grands sculpteurs du règne de Louis XIV.

Nous tenons à remercier Madame Françoise de La Moureyre pour son aide à la rédaction de cette notice.
Un test de thermoluminescence réalisé par le Laboratoire CIRAM en mars 2025 confirme la période de datation de notre œuvre.